Des chercheurs de l’Université de Bordeaux viennent de publier une étude montrant que le temps de pratique des jeux vidéo n’a pas d’influence sur la qualité de vie des joueurs !!

 

Les auteurs, Maxime Larrieu, Yoann Fombouchet et Greg Décamps, chercheurs au sein du Laboratoire de Psychologie UR4139 et Joël Billieux, Professeur de Psychologie à l’Université de Lausanne et expert auprès de l’OMS ont collaboré avec l’entreprise Ubisoft pour réaliser l’une des premières études au monde (la première française) combinant des mesures objectives du temps de jeu et des mesures psychométriques, afin d’étudier les liens entre l’usage des jeux vidéo et la qualité de vie.

Les résultats de l’étude publiés en 2023 dans la revue Computers in Human Behaviors confirment les résultats de travaux antérieurs (voir ceux de l’université d’Oxford publiés en 2022) et montrent que le temps passé à jouer n’a pas d’impact positif ou négatif sur la qualité de vie des joueur.euse.s.

En outre, l’étude souligne l’importance de prendre en compte les motivations des joueurs et les raisons de leur engagement dans les jeux, suggérant que celles-ci permettraient de mieux identifier les joueurs à risque que le temps de jeu. Néanmoins, les auteurs ne peuvent exclure la possibilité que les potentiels effets négatifs d’une pratique intensive des jeux vidéo soient limités à des cas extrêmes difficilement détectables dans les populations de joueur.euse.s en ligne, dont les usages sont majoritairement modérés. En étudiant les liens entre symptômes du trouble du jeu vidéo et qualité de vie, l’étude suggère également que cette relation ne serait pas directe mais reposerait plutôt sur des facteurs de risque communs sous-jacents, tels que les traits impulsifs ou la susceptibilité aux émotions négative. Ces résultats permettent de mieux comprendre le manque d’efficacité des interventions centrées exclusivement sur le temps passé à jouer, tout en suggérant que l’évaluation clinique et les efforts de prévention devraient davantage se concentrer sur le contexte motivationnel des joueur.euse.s et sur les facteurs de risque individuels sous-jacents, qui restent à préciser dans de futures études.

 

Les auteurs :

maxime larrieu greg décamps

Maxime Larrieu

Yoann Fombouchet

Joël Billieux

Greg Décamps Psychologie Université de Bordeaux

Greg Décamps

A noter :

Les auteurs avaient préalablement publié en 2022 dans la revue Addictive Behaviors une première étude présentant la façon dont les motivations à la pratique des jeux vidéo permettent d’identifier trois profils distincts de joueurs dont certains s’avèrent plus à risque de présenter des signes d’addiction et de dégradation de la qualité de vie.

Translate »